Saint-Jérôme, le 29 mai 2024 – En collaboration avec le Regroupement citoyens santé Laurentides (RCSL) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux des Laurentides (APTS), le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a tenu une conférence de presse le 29 mai dernier à l’Hôtel Best Western de Saint-Jérôme dans le cadre de la semaine nationale d’actions régionales contre la réforme de santé organisées par la Coalition Solidarité Santé (CSS).
L’adoption sous bâillon, en décembre dernier, du controversé projet de loi 15 nous oblige à constater que la CAQ continue l’œuvre des réformes précédentes en santé pour centraliser et privatiser toujours davantage le réseau public. Alors que le Ministre Dubé a promis aux Québécoises et aux Québécois de mettre fin au statu quo et d’appliquer un plan d’action pour améliorer l’accessibilité et l’efficacité du réseau de la santé et des services sociaux, force est de constater que la mise en place de l’Agence santé Québec, avec en tête Geneviève Biron, une top gun issue du privé, ne fait qu’ouvrir davantage la porte au privé et exacerbe le problème.
« Pour nos organisations, le gouvernement du Québec fait fausse route. Le ministre dit aux Québécois.e.s que l’ouverture au privé est la solution aux problèmes d’accessibilité au réseau public alors qu’on sait très bien que c’est plutôt l’origine des difficultés. Chaque clinique ou hôpital privé qui ouvre vient drainer les ressources du public et aggrave ainsi les problèmes d’accès. De plus, depuis le début avec le PL-15, la constante est la suivante : le gouvernement avance à toute vapeur, sans consulter les gens sur le terrain. On dénote une importante perte d’espace démocratique et on se demande comment les citoyens et citoyennes des Laurentides peuvent-ils encore se faire entendre? » a déclaré Mario Leone, président du RCSL.
Le gouvernement choisit en effet d’orchestrer un système où l’État subventionne les compagnies privées pour qu’elles dispensent des soins de santé. On rassure la population en lui disant qu’elle n’aura rien à payer, car ce sera couvert par la carte d’assurance-maladie, mais au final, ce sont les Québécois.e.s qui, collectivement, par le biais de leurs impôts, assurent des coûts plus élevés en santé afin de couvrir la portion importante de profits inhérente à la médecine privée.
« Avec la création de Santé Québec qui deviendra le plus gros employeur au Canada, on dévalorise encore une fois le travail du personnel du réseau public sans améliorer les conditions de travail et on favorise le développement de l’entreprise privée à but lucratif. Pour nous, la santé de la population ne devrait jamais être liée à la recherche de profits de quelques privilégiés » a affirmé Marie-Ève Meilleur, représentante nationale à l’APTS des Laurentides.
« Ce n’est pas d’hier que le gouvernement voit le milieu communautaire comme une solution pour pallier sa responsabilité populationnelle inscrite dans la loi de la santé et des services sociaux (LSSSS). Le ROCL, comme plusieurs regroupements d’organismes communautaires, craignent que le vieux réflexe du gouvernement de transférer ses responsabilités vers les organismes s’accentue en force avec cette réforme » a quant à lui affirmé Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.
« Pour les organismes communautaires, l’enjeu principal des prochaines années ne sera pas exclusivement financier mais davantage lié à leur autonomie et à l’intégrité de leur identité. Avec le fractionnement des sources de financement, les projets non récurrents et les commandes ministérielles, on est de plus en plus amenés sur le terrain de la sous-traitance pour faire à la place de l’État, à moindre coût, et il sera de plus en plus exigeant pour les organismes de garder un esprit critique et de jouer leur rôle de transformation sociale » a-t-il poursuivi. « Dans ce contexte, le financement à la mission des organismes restera toujours le meilleur moyen de réellement nous soutenir ».
À l’instar de plusieurs régions du Québec qui sont mobilisées pour dénoncer la privatisation et la centralisation du réseau de la santé et des services sociaux qu’entraîne la réforme Dubé, le point de presse est l’occasion de rappeler que la population attend une amélioration concrète de l’accès aux soins et aux services de santé et non la vente de notre système de santé public au nom du profit. Le privé, c’est TOUT SAUF SANTÉ.
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